Séminaire antiterroriste de Rotterdam

Preuve, s'il en est, que le terrorisme est devenu le fléau de ce siècle, j'ai récemment assisté à un séminaire qui lui était consacré à Rotterdam aux Pays-Bas : c'est qu'il est aujourd'hui devenu vital de comprendre cette montée du terrorisme pour anticiper les mutations à venir sur le marché mondial. En effet, même si, du fait des quantités limitées des énergies fossiles, les problématiques énergétiques revêtiront plus d’importance dans la décennie à venir, ce sont vraisemblablement le terrorisme, la prolifération nucléaire et la gestion des conflits qui resteront les préoccupations centrales. Un intervenant, pourtant, apportait une lueur d'espoir dans ce tableau bien sombre. Il signalait que s'il était peu probable le terrorisme ait disparu en 2025, il pourrait refluer. En effet, selon lui, si la croissance économique est au rendez-vous et si le chômage des jeunes s’atténue au Moyen-Orient, l'attrait pour le terrorisme pourrait diminuer d’autant. Son idée était que des opportunités économiques pour la jeunesse et un plus grand pluralisme politique dissuaderaient probablement certains de rejoindre les rangs des terroristes, même si d’autres — motivés par une série de facteurs, comme le désir de revanche ou de se transformer en « martyrs » — continueront de recourir à la violence afin de poursuivre leurs objectifs. Mais cette lueur d'espoir avait elle aussi son revers sombre. L'intervenant expliquait qu'à l'inverse, en l'absence d’emplois et de moyens légaux d’expression politique, les conditions du mécontentement, d’un radicalisme croissant et d’un possible recrutement de la jeunesse au sein de groupes terroristes seront réunies. En 2025, les groupes terroristes seront vraisemblablement les descendants de groupes établis de longue date — les héritiers de structures organisées, de protocoles de commandement et de contrôle, de procédures d'entraînement indispensables à la conduite d’attaques sophistiquées. Mais il s’agira aussi de groupes apparus plus récemment, composés d’individus en colère, privés de leurs droits politiques et qui se seront radicalisés. Pour les groupes terroristes actifs en 2025, la diffusion des technologies et des connaissances scientifiques mettra les armes les plus dangereuses à leur portée. Le plus grand danger restant l’acquisition et l’emploi d’agents biologiques par des groupes terroristes ou malveillants. Ou, hypothèse moins vraisemblable, cela dit, celle d’un engin nucléaire, dans le but de faire des victimes en masse. Heureusement, tout n'était pas aussi sombre durant ce séminaire aux Pays-Bas. Certains propos se voulaient moins alarmants. Et l'organisation aux petits oignons de ce séminaire par une agence spécialisée a contribué pour une part à ne pas mettre le moral dans les chaussettes de tous les participants.